le corps en miroir  (expo avec Lila, chapelle du Conservatoire de Pau)

Neuf œuvres de Lila et Didier Goguilly se répondront vendredi et samedi dans la chapelle du Conservatoire de Pau. © k. r.

 

Huile sur papier 50 x 65 cm


 

Elle tapisse le sol et les murs de papier noir, force la pénombre avec une lampe de bureau, installe l'appareil photo sur pied et le déclenche pour capter la ligne de son épaule, le halo de son dos nu, le fragment de son crâne lisse. Parfois, la peintre, plasticienne et photographe Lila, trésorière de l'association Nayart, demande à Didier Goguilly de répondre en tableaux aux clichés qui dévoilent sa silhouette.

Voilà dix ans qu'elle suit les cours que le peintre dispense dans son atelier de Pau. « Avec Didier c'est une longue histoire. C'est comme mon grand frère », s'émeut Lila, qui cultive son caractère d'artiste « humble » chez ce peintre qui « analyse, possède un oeil. J'aime la façon dont il lit la peinture ». Au fil des jours, des cours, des discussions partagées, Lila et Didier imaginent exposer ensemble photos et tableaux : aux bribes de son corps, que Lila a apprivoisé après avoir travaillé cinq ans sur les modèles vivants, répondraient un peu comme un miroir les toiles de Didier Goguilly. D'un côté, la réalité noir et blanc de la maladie orpheline de Lila, la « maladie des phanères » qu'elle décline en autoportraits courageux.

Un regard « débarrassé des affects : une mise au point de ce que je suis, de ma maladie », insiste Lila. De l'autre côté, des tableaux où le corps et la peau semblent adoucis par le papier et la peinture à l'eau. Comme Lila, Didier Goguilly va multiplier les fragments de son sujet : « Comme la gravure pour moi : développer jusqu'à ce qu'on n'en puisse plus », résume Lila. « Ce n'est pas une, mais des images ! » Neuf oeuvres se répondront cette fin de semaine dans la « plénitude » de la chapelle du Conservatoire de Pau, un peu remuée vendredi soir lors du vernissage par les rythmes des Randy Mandys. Musique, photos, peintures : « On ne fait pas ça pour faire joli, mais pour montrer que tout peut se mélanger : c'est la vie ! ».

© k. r.

Exposition vendredi 2 et samedi 3 septembre à la chapelle du Conservatoire à Pau.
Ouverte vendredi de 9 h à 21 h 30 et samedi de 9 h à 20 h.
Vernissage vendredi à partir de 18 h avec les Randy Mandys.